Willa K. Layton
Messages : 51 Date d'inscription : 19/04/2009 Age : 31 Localisation : Thistle
Passeport. Imperfection: Sourde Citation : « Le désir est l’essence même de l’homme »
| Sujet: Ignorance: État de celui qui est ignorant, celui qui ne connaît rien. [Chelsea] Mar 28 Avr - 0:04 | |
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Le ciel était anormalement bleu. Bleu profond, ou s'enfonçait le regard, et d'où remontait les souvenirs enfouient. Bleu parfait, d'une telle homogénéité, d'une telle excellence, que l'on se sentait immédiatement transporté. La voûte d'azur surplombait le village, tout aussi idéal. Les couleurs envoûtantes réfléchissaient les rayons vifs du soleil, tache jaune au milieu de l'etendue bleue.
Un batiment notamment, attirait l'attention de tous les regards, et même les rayons de soleil semblaient converger vers cette tache de couleur criarde, erreur parmis les couleurs pastelles, timides et pâles. Le grand et imposant rideau rouge semblait tenir en retrait le reste du village, par la seule force de sa couleur. Rien ne pouvait s'opposer à son pouvoir.
Willa marchait silencieusement, le regard baissé sur le sol ferme et plat, d'une couleur marron claire uniforme, la tête ailleurs, réfléchissant à beaucoup de choses à la fois. Certaines, importantes, trotaient depuis quelques temps déjà dans son esprit, des questions existencielles, des interrogations phylosophique, des problèmes de la plus haute importance. A ces derniers se mêlaient des petites questions, infimes, stupides même : «Quel sera le temps demain?», «Que fais Maman?». L'image d'un souk marocains s'imposa à Willa. Elle était toujours en pleine réflexion. Elle se sentait une manipulatrice, une perverse, de calculer chaque chose. Et pourtant, s'en empêcher relevait de la monstruosité. Réfléchir, anticiper chaque réaction, chaque fait et geste était sa défense principale, son arme qui lui permettait de contrer les attaques quotidiennes des idiots et des charlatans.
La jeune fille s'accroupie, lasse soudain. Une extrême fatigue s'empara de ses membres engourdis, et elle s'assit dans une alcôlve secrète, dans le tronc d'un arbre, près du chapiteau. Les gens, souvent absorbés par leur contemplation du batiment gigantesque, ne la remarquaient pas. Et le calme s'installait.
Seule la respiration régulière de Willa rendait le silence moins étouffant. Pas la moindre brise, pas la moindre feuille, pas la moindre mauvaise herbe. Tout était trop parfait. «Un piège», songea Willa. De nouveau, une image s'imposa à elle. Une plante, magnifique, et au parfum enivrant, qui ensorcellais les visiteurs pour ensuite les gober tout cru. Un rire dénué de tout humour sorti de la gorge de la brunette. Elle se sentait à part, écartée de la folie du village par sa surdité, protégée des propos farfelus des villageois, qui rendaient peu à peu la population trop sûre d'elle, trop ancrée au village.
Une branche craqua, son que n'entendit pas Willa. Elle sursauta légèrement, lorsque, en face d'elle, une grande blonde se posta. Elle était outrageusement maquillée, et ce fut ce qui retint premièrement son attention. De grands yeux de biches cerclés de noir, réhaussés de noir, maquillés de noir... L'esprit de Willa fut submergé par un océan sombre pendant quelques secondes. S'arrachant à sa contemplation de l'inconnue, elle la salua brièvement d'un «Bonjour», qu'elle souhaita prononcé clairement et à voix audible, puis elle baissa de nouveau les yeux, une branche entre les mains, décrivant un cercle autour du bois noueux et sec, le front plissé, les lèvres pincées. | |
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