Samantha Bekerwood [ u-c ]

02 Juin 2001; Séance de psychanalyse

Assise dans son fauteuil, jouant avec les bagues qui ornaient ses mains, balayant la pièce du regard, d’un air machinal. Samantha, ou plutôt dirons nous Sam, connaissait par cœur cet endroit, elle y venait depuis déjà un an. Depuis ce jour fatidique ou sa vie bascula complètement dans l’horreur. Ses heures interminables où elle racontait des détails futiles de sa vie selon elle, ne lui servaient à rien. Ses insomnies étaient toujours là, impossible de s’endormir avant six heures du matin, alors qu’une heure plus tard elle devait être sous la douche pour partir au collège. Ses crises d’angoisses nocturnes ne se faisaient pas plus rare, bien au contraire. Bon nombre de nuit elle allait quérir sa mère pour qu’elle passe la nuit près d’elle. Sa présence l’a rassurait, même si elle ne s’endormait pas elle se sentait en sécurité, aimée. Mais ça ne l’aidait pas à oublier.
Vous vous demandez ce qu’elle peut bien vouloir oublier ? Ne soyez pas trop impatient la réponse arrive. Revenons à sa séance.
Son psychanalyste, un homme charmant charismatique, qui avait plus la carrure d’un athlète qu’un analyste aussi pointu et pointilleux. En effet cet homme était maniaque, détail que Sam repéra immédiatement, une façon de trouver des défauts aux autres et d’en oublier ses névroses.
Il s’assit devant son bureau réajustant ses stylos pour qu’ils soient dans un alignement parfaitement égal, il retira ensuite un dossier et l’ouvrit avant de lever le regard vers sa jeune patiente.

« Alors Samantha, comment s’est passé ta nuit ? » Lui dit-il affublé de son plus beau sourire.
« Meilleure presque pas de cauchemar. » Rétorqua-t-elle ironiquement.

Mais le psychanalyste n’était pas dupe il savait parfaitement que la jeune fille était toujours plongée dans son drame, et ne savait comment en sortir, à vrai dire il ignorait lui-même comment l’aider.
Il avait tout essayer, il ne savait plus quoi répondre à ses parents désemparés devant leur cadette en pleine dépression, devant cette carcasse vide ne ressemblant en rien à leur fille.
Il est temps je crois de remonter le temps afin que vous compreniez ce que je tente d’expliquer.


FLASH BACK ;


28 Mai 2000 ; Une de ses rares journées se profilaient au dessus de Londres, une de ses journées où le soleil flamboyait au dessus de nos têtes.
Un magnifique dimanche, en cette journée la famille Bekerwood avait improvisé une journée en famille dans la grande demeure familiale, tout le monde était là, les frères et sœurs de Rachel Bekerwood, la magnifique maman de Sam, ainsi que sa mère, une grand-mère aimante avec chacun de ses petits enfants. Tout se déroulait à merveille, c’était une journée merveilleuse. Cependant la jeunesse faisait des siennes, souhaitant voir le dernier film en vogue à l’affiche, ils protestèrent pour que quelqu’un accepte de les y emmener, Sam y compris. Finalement Roger, l’oncle de la jeune fille accepta, il prit donc ses deux enfants, sa nièce et la jeune Sam.
Les enfants profitaient de cette journée, chantant, se chamaillant dans la voiture. Mais Sam ce matin là c’était levée avec un mauvais pressentiment, et il ne l’a quitta pas de la journée, au moment de monter dans la voiture il s’intensifia, temps et si bien qu’elle était bien la seule à ne pas s’amuser, mais plutôt à se ronger les sang comme on dit. Et elle n’avait pas tord avant même qu’elle ne puisse réaliser ce qui se passait, un camion grilla un stop et les percuta de plein fouet. Elle ne perdit pas connaissance, elle avait conscience de tout ce qui se passait de tout les tonneaux que faisaient la voiture, elle entendait les cris de ses cousins et cousines affolés.
Les pompiers arrivèrent vite, prévenue par la population à l’entoure. Extirpant un à un les corps des membres de sa famille, prenant les cas les plus urgents. Sam n’était pas considérée comme tel, elle était consciente elle était bien la seule. Mais sous le choc elle était incapable de parler de demander une explication ou des nouvelles, aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche, pourtant les questions bouillonnaient en elle.
Un fois dans l’ambulance elle perdit connaissance, ce n’est que deux jours plus tard qu’elle daigna ouvrir les yeux et qu’elle apprit l’horrible nouvelle. Ils étaient cinq dans l’habitacle, une seule avait survécue, et c’était elle …
Depuis ce jour il va de soit qu’elle n’avait plus été la même, ce sentant horriblement coupable, trouvant injuste d’être encore là, d’y avoir réchappé. Revivant cette journée inlassablement dans sa tête ne trouvant plus le sommeil. Se renfermant, ne parlant que très peu, la mine toujours triste et fatiguée, n’ayant goût à rien. Les parents de la jeune fille ne savait pas ce qu’était devenue leur fille, ce bout entrain, cette petite hystérique sautillant partout, chantant sans arrêt, toujours le visage illuminé d’un magnifique sourire, un optimisme incroyable … Mais elle n’était plus là, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même.


FIN FLASH BACK


Voilà la raison d’une telle séance. Mais ce jour la Sam arrêta sa thérapie estimant qu’elle n’avançait pas qu’il n’y changeait rien, peut être serai-ce ainsi après tout, peut être que personne ne pourrai jamais rien y faire. Elle ne s’y résigna pas complètement, cherchant par tout les moyens de noyer sa peine.
De l’alcool à toutes sortes de drogues elle avait tout essayer ou presque, elle finit par garder l’option alcoolique. Exécutant les choses de manière automatique, sans aucun sentiment rien, le vide total.
Puis un jour, elle décida de rendre visite à l’une de ses tantes. Elle se perdit en chemin, un coin entre ailleurs et nulle part.

Un endroit si particulier qu’elle ne voulait en partir, elle savait qu’elle devrai le vouloir, mais pourtant non, c’est comme si elle était retenue ici, un sentiment pas si contraignant en fin de compte. Car oui ici les choses étaient différentes, elle ressentait une telle bouffée d’optimisme , un sentiment qu’elle n’avait plus ressentit depuis déjà huit longues années. Huit années d’un enfer dont elle en voyait hypothétiquement le bout. Mais tout n’était pas encore gagné.
Voici maintenant un mois qu’elle est ici, souhaitant s’intégrer mais ne sachant comment s’y prendre voilà si longtemps qu’elle avait tout abandonné.
Seule chose sa tendance à l’alcoolisme ne l’avait toujours pas quitté, peut être qu’en faite ce sentiment d’optimisme n’était qu’illusoire …