Stone dolls ; all in the title

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*{ Me and my character .

~~Ancien lieu de vie :~~

*{ All in me .

Mes pas résonnent dans la pièce vide. Je suis seule, définitivement seule. Pardon Aurora, ça aurait pas du terminer comme ça. On était bien parties, pourtant. Nous, les deux gamines joueuses du coin, on nous surnommait les herbes. J'ai appris plus tard que c'était parce qu'on était les seules a ne pas être figées, a croitre comme les mauvaises herbes dans un gentil jardin ordonné. Nous représentions la jeunesse dégénérée de ce gentil village. Les autres se retournaient à notre passage.

Ce qui faisait que nous étions si spéciales, Aurora, tu le raconterais mieux que moi. Les feuilles de papier que tu trimbalais en permanences sur toi prouvent que les idées subversives naissent sous la plume de jeunes écrivains. C'est toi la première qui a eu l'idée. Ce jour la, tu m'as croisé alors que tu revenais du verger. On ne se connaissait pas encore. Je t'ai demandé gentiment une pomme, car à l'époque j'étais bien élevée. Comme ça me semble loin! Je l'ai eu, ma pomme, mais j'ai gagné pas mal de choses en plus. Au fond du panier, tout était tapissé de papier, griffonnages hétéroclites prémices de nos véritables textes. Je me souviens comment tu me dévisageas ce jour la.

On s'est revues. Trop souvent au gout de nos parents. J'ai appris le secret des gribouillis. Ton histoire me fascinait. C'était simplement magique. Mes yeux déchiffraient le premier mot et ce n'était que quand tu me tapais doucement sur l'épaule l'heure venue que j'arrêtais. Pendant que j'étais en transe, tu avais avancé. Hélas, au fil du temps, tes mots perdirent leur intérêt pour moi. J'étais dans la peau de l'héroïne et dans ton esprit ; résultat, je devinais. A la fin, j'ai voulu écrire aussi. Connaitre le secret de ceux qui tiennent la plume.

Je m'assoie a côté du cadavre et lui caresse mécaniquement les cheveux. Ma première histoire fut ma dernière. C'était simple , extrême simple et pourtant toi, Aurora, tu a trouvé ça novateur. Pardon pour ça aussi, Aurora. Dans l'univers idéal, je n'étais pas censée te dépasser. Chloé Stone selon Jeanne Pasters, voila comment s'appelait le premier chapitre. J'y dépeignais le portrait de mon idéal, en quelques sortes. A ton tour, tu t'es amusée en t'imaginant dans la peau de Chloé Stone. Jalouse de cette personne que nous pensions imaginaire, tu as voulu profiter du pouvoir que tu avais encore sur moi.

Je m'allonge a côté du cadavre, m'imaginant à sa place. Tu aurais pu gagner, si seulement ... On n'aurait jamais du s'associer. On pensait différemment, librement, pas encore formatée par Thistle la broyeuse d'âme. Je voulais que Chloe soit noire , alors tu te battais bec et ongles pour qu'elle soit blanche. J'ai eu raison de toi sur chacun des points qui me tenaient a coeur . Aurora, pardonne moi aussi pour ça. Je prend le cadavre dans mes bras et m'amuse a le faire bouger. J'aime jouer avec le pantin. Ce samedi de mais, quand je t'ais montrer la poupée , tu as d'abord rigolé. La petite poupée, c'etais Chloe. On etait dans la phase redemption, cette idiote on voulait la rendre gentille. Ca ne marchait pas. C'est encore moi qui a eu la bonne idée.

Les temps changent, hein Aurora ? Ce petit jeu dura seize longues années. Chloe grandissait plus lentement que nous. Nous on ne vivait plus que pour elle. On n'etais pas amies , on etait co-auteur. C'etait pas plus mal. Tu m'en voulais, Aurora. Un jour, on a rejoins l'âge de notre personnage. Vingt-ans. C'etait l'apogée de notre oeuvre , la symbiose avec les mots.

- Qui est la?
-C'est que moi , Chloe. Encore a jouer avec elle?
-J'peux pas m'empecher. T'as du ecrire ça distraitement. Quand je pense que a ce que je lui ais fais ... c'est dommage. Elle aurait pu avoir une meilleure idée et rester cachée.
- Et alors? Enfin, rejoins moi quand t'en auras finis.

/ FLASH BACK /

Le champ de pomme est desert. Tout les gentil habitants du villages sont allés souhaiter la bienvenue a la nouvelle venue. Aurora et Jeanne sont dans le champ. La petite blonde est agacée et as hâte que son amie se decide à parler. Elles sont face a un dilemme. La femme qui a installé dans la demeure adjacente a la maison d'Aurora leur rappelle bien trop quelqu'un. Quelqu'un qui ne devrait pas exister, issus de leur propre imagination. Aurora a la tête posée entre les mains et semble sujette a une soudaine migraine.

- Il faut la tuer. Tu te rappelle, hier , la ligne que j'ai pas voulu te montrer? Voila ce que j'ai ecris. "Chloé deambulait dans les rues propres de Thistles, sans se douter une seconde que demain elle ne serais plus la même".
- Comment t'as pu écrire quelque chose d'aussi mauvais?
- La ferme. J'ai calculé que tout ce qu'on écrivait se réalisait dans les vingt-quatre heures. A dix-huit heures, elle sera finie. Même si on n'écrit pas aujourd'hui, elle changera. Comprends-tu?
- Y'avais quelque chose comme ça dans une vielle histoire de ma mamie. Ils disaient que certaines personnes ont le don de prédire ce qui vas se passer et de modifier le futur dans leurs livres. Aurora, je crois que tu as ce don.

Elle changea subtilement de regard. La petite Jeanne eut l'impression d'être une bête de foire dont on essayait d'évaluer le prix. Combien, le gros cochon rose là-bas?

- Qu'est-ce qu'on fait, Aurora?
- Tu me laisses écrire, et demain Chloé Stone ne sera plus la même.

Elle disait ça comme on prononcer une condamnation. J'avais un mauvais pressentiment, comme souvent quand Aurora avait une idée en tête, j'étais persuadée que ça finirais mal. Le lendemain fut en effet le pire jour de ma vie.

/ RETOUR A LA NORMALE/

Je monte l'escalier et délaisse le cadavre, le cadavre de Jeanne Pasters. Je suis Chloé Stone, du moins je le suis devenu à cause d'Aurora. J'aurais du lire ce qu'elle avait écrit , mais j'avais encore confiance en Aurora. Ainsi, quand j'ai percuté Chloé pour correspondre avec son scenario, je ne m'étais pas doutée de ce qui se passerait. C'était comme si j'étais aspirée hors de mon corps. Mon âme s'en allait ... dans Chloé. Aujourd'hui, je possède Chloé. Sans possibilité de retour en arrière car dans le scenario d'Aurora, j'ai tué Jeanne. Ma vie a changé. J’incarne mon héroïne, et pourtant c'est le désespoir. L'histoire s'est noircie : mon ancienne amie s'évertue a faire de moi une recluse ; J'ai raté ma vie , et celle de Chloé aussi. Difficile de faire pire?
Pardonne moi Aurora, d'être encore comme ça .
Je ne serais jamais ton esclave.
Pardonne-moi Aurora.
La nuit éternelle que tu me promets n'est pas assez pour moi.
Pardonne moi aussi Aurora
Mais je n'ai pas baissé les bras.

- Alors, qu'est-ce que tu me fais faire demain?
- Demain ? Chapitre libre. Je veux juste savoir, tu préfère le bleu ou le rouge?

Question piège Aurora.
Si je dis rouge, tu mettras bleu.
Mais demain, si je dis bleu tu comprendras que j'ai percé ta ruse.
Autant me taire.
Néanmoins, depuis la découverte du don, Aurora a beaucoup changé. Elle a réussi a me donner des moments de libre arbitre et aussi a rendre son don immédiat. Elle n’a pas voulu m'apprendre comment. Comme ça, si je tente un geste violent elle me paralyse. Saleté.

*{ Behind the computer .

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