< Rubi ; Leela >

Rubi Leella Reaswell




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2 mars 2003 — 15 ans — Prison

Elle ne viendra pas me chercher. Je le sais, je m'en mettrai la main au feu (en passant, ce que j'ai déjà fait pour me faire remarquer ... Résultat : rien). J'ai volé une voiture, et je me suis cassée avec, pour faire une petite virée. Je sais pas conduire, j'm'en fous. Enfin, quoique avec toutes les voitures que j'ai volées, j'ai l'habitude ... Et je suis passée volontairement devant les flics. On peut croire que j'ai fait ça pour faire celle qui se la pète, mais pas du tout ... Je suis passée devant, et j'ai freiné ensuite exprès pour me faire attrapée. Han, han, si j'vous jure !
J'ai appelé ma mère pour lui demander de venir me chercher. Elle m'a demandé qui j'étais. Elle boit trop, beaucoup trop ... Je ne peux pas l'aider, mais elle, elle peut. Je suis seule. Je n'ai plus de famille. Ma mère, je ne l'ai plus non plus. Elle 'est pas celle qu'elle était avant, la généreuse et chaleureuse maitresse de maison. Elle est simplement l'alcoolique répugnante. Ce n'est plus la même. Depuis que mon père est mort d'une attaque. Elle ne pense plus à moi. Ne s'occupe plus de moi. Elle reste à la maison devant le télé à fumer des clopes et boire du whisky. Quand je rentre à la maison à 6h du matin, elle est devant sa télé, et s'en fout. Et quand je ne rentre pas, je crois qu'elle ne s'en aperçoit pas. Je tourne mal. Rien que pour me faire remarquer. Pour dire : "maman, j'existe, j'ai besoin d'aide !". Elle ne remarque rien. Je crois que je ne l'aime plus.

Moi, Rubi, 15 ans, je hais la vie.

4 avril 2003 — 16 ans — Salle de bain.

J'essaie de pleurer. Je n'y parvient pas. Je crois que je ne ressens plus rien. Je crosi que je suis vide. Je sais éperdumment que je n'arriverai jamais à faire parvenir mon appel d'aide à ma mère. Mais je persiste. Encore, et toujours. Je fume un joint. Dans la salle de bain. J'm'en fous. Je pourrai fumer ça devant ma mère, ce serait pareil, je crois. Je ferme les yeux, essayant vainement de récupérer des larmes au fond de mes yeux. Ils sont secs. Je sanglote. Sans larme. Et je me laisse glisser le long du mur, jusqu'à m'être assise par terre. Je tends le bras, j'attrape dans le tiroir une lame de rasoir. Je relève la manche gauche de mon gilet, serrant les dents. Mon bras était parsemé d'entailles et coupures. Une de plus dans quelques instants. Je pose mon bras sur le genou. Et de ma main droite, j'entaille ma peau de quelques millimètres de profondeur. Je me mors la lèvres. Et doucement, pour encore plus souffrir, je trace une ligne de liquide chaud d'un bout du bras à l'autre. La douleur me fait lacher la lame. C'est la seule chose qui me soulage vraiment. Toutes les drogues ne m'ont jamais rien fait.
Je redescend ma manche sur mon bras entaillé de plus en plus profondément au fil du temps, tout en poussant un petit cri de douleur.

8 mai 2003 — 16 ans — Devant l'HLM

Je reviens d'une soirée. Oui, il est 6 heures, et je rentre chez moi. J'ai passé un bon moment, je crois ... Enfin, je ne m'en rapppelle plus. J'ai la vue brouillée, et je rigole pour rien, m'énerve pour rien ... Jmarche pas droit. Au moins je serai au même niveau que ma mère.
J'arrive devant l'immeuble au de plus de 25 étages. Et une masse sombre est étendue sur le sol, juste devant. Mais qu'est-ce ? Je m'approche un peu. Des sortes de ... débris ? Un corps. Des débris de corps. Je frissonne. Ces choses arrivent couramment, ici, mais ça me fait toujours le même effet. Un corps incendié. Je m'approche à nouveau, essayant de ne pas respirer la mauvaise odeur. Mon regarde s'attarde sur un objet. Cette bague ... Non, ce n'est pas possible ! Nonn !! Comme pour confirmer mon hypothèse, une voix retentit derrière moi, moqueuse :

- Tu devrais être fière de ta mère, ma jolie, ta mère s'est bien débatue.

Un son rauque sort de ma bouche. Des sanglots, des larmes. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Tout ça se passe très vite. Je me lève. Et fonce sur le gars, sans réfléchir, pour lui assener de toutes mes forces un coup de poing sur la machoire. Il saigne, et tombe. Soudain, un autre homme arrive, un autre, encore un autre. Je ne m'y attend pas. On tente de m'attraper, je suis trop agile, ils n'y parviennent pas. Mais j'ai trop bu. Et on parvient tout de même à m'avoir. Je me débats :

- Laissez-moi ! Laissez-moi !

On m'emmène loin du corps. Je pleure, pousse un cri rauque.

- Maman, maman, maman !

8 mai 2005 — 18 ans — Forêt

Deux ans. Deux ans qu'on m'a enlevé, qu"on me séquestre ... Qu'on me bat, qu'on me viole. Je n'en peux plus. Je ne vis plus. Je suis exténuée par la vie. Parfois, j'ai envie qu'elle s'arrête.
Mais je me suis enfuie. La première fois depuis deux ans qu'ils avaient oublié de fermer la porte du cabanon à clé. Dans cecabanon de 5 mètres carré : un matelas, des toilettes, un lavabo, puis rien, à part peut etre des rats.
Je cours. Deux heures que je cours sans relache. Je ne veux pas qu'ils m'attrapent. Je veux être loin avant qu'ils s'en rendent compte. Car ils ont un 4x4. Moi j'ai mes deux jambes. J'ai mal dans la poitrine. Je continue à courir, courir, dnas mes vêtements sales.

6h que j'ai couru. J'ai du faire plusieurs pauses.
J'aperçois un autredécor que celuide la forêt. Une ville !!! Je suis sauvée. Je vais tout recommencer à 0.